RABATTRE : v. tr. Rabaisser, faire descendre. Rabattre ses cheveux sur son front. Le vent rabat la fumée. La fumée se rabat. Un col de chemise qui se rabat sur les épaules.
Rabattre les plis d'une robe, Les aplatir.
Couture rabattue, Celle sur laquelle on a rabattu le bord de, l'étoffe.
Col rabattu, Col qui se replie et se rabat sur lui-même. Des cols droits et des cols rabattus.
En termes d'Escrime, Rabattre un coup, Le détourner, le rompre en rabaissant le fer de son ennemi. On lui porta un coup d'épée, et il le rabattit.
En termes de Labourage, Rabattre les avoines, Faire passer le rouleau sur les avoines déjà levées, pour aplanir la terre.
Rabattre les ornières, les sillons, Les remplir de la terre qui s'est élevée au bord.
Rabattre un arbre, Le couper de manière qu'il ne soit plus aussi élevé. On dit de même : Rabattre une branche, La couper afin que la partie conservée produise un rameau plus vigoureux.
RABATTRE s'emploie figurément et signifie Abaisser, réprimer. Rabattre l'orgueil, la hauteur, le ton, la fierté de quelqu'un.
Fam., Rabattre le caquet de quelqu'un, à quelqu'un, Le faire taire.
RABATTRE signifie aussi Diminuer, retrancher de la valeur d'une chose, du prix qu'on en demande. Il faut rabattre beaucoup du prix que vous demandez. Un marchand qui vend sa marchandise sans en rien rabattre. Il n'en rabattrait pas un sou. Fig., Rabattre de l'estime qu'on avait pour quelqu'un. Il y a beaucoup à rabattre de ce qu'il dit. Il faut en rabattre de moitié.
Il n'en veut rien rabattre se dit d'un Homme qui, dans une affaire, ne veut rien diminuer de ses prétentions.
Fig. et fam., J'en rabats beaucoup, se dit en parlant d'une Personne qui a donné lieu de l'estimer moins qu'on ne faisait auparavant.
Fig. et fam., Il faut bien en rabattre, Il faut bien revenir sur ce que l'on pensait, sur ce qu'on avait espéré, sur ce que quelqu'un a dit.
Tout compté, tout rabattu ou Tout bien compté et rabattu, Tout bien examiné.
En termes de Procédure, Rabattre un défaut, se dit lorsque, à l'audience, le juge révoque le défaut qu'il avait donné contre une des parties, faute par elle d'avoir comparu.
RABATTRE signifie encore Ramener vivement vers un endroit. Le général rabattit l'ennemi sur ses positions. L'armée ennemie se rabattit sur telle place. Les perdrix se sont rabattues dans cette pièce de blé.
En termes de Chasse, Rabattre le gibier, Battre la campagne pour pousser le gibier vers des filets ou des panneaux tendus, ou vers la ligne des chasseurs. Il s'est fait rabattre le gibier. On lui a rabattu le gibier.
RABATTRE est aussi intransitif, et alors il signifie Quitter un chemin et se détourner tout d'un coup pour passer dans un autre. Quand vous serez en tel lieu, vous rabattrez à main droite. Il faut rabattre par tel endroit.
SE RABATTRE se dit aussi au figuré, de Celui qui, après avoir parlé de quelque matière, change tout d'un coup de propos. Après avoir parlé quelque temps de choses indifférentes, Il se rabattit sur la politique.
Il signifie encore Se borner, se restreindre. Après avoir exigé telles et telles conditions, il se rabattit à demander simplement que...
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935