Se foutre est un verbe défectif.
Il ne se conjugue pas sous toutes les formes possibles.
Les verbes en -pre et en -tre prennent un t à la place du d à la 3ème personne du singulier du présent de l'indicatif. Les verbes dérivés de foutre sont défectifs et ne sont pas employés au passé simple, au passé antérieur, au subjonctif imparfait et au subjonctif plus-que-parfait.
Voici d'autres exemples de verbes défectifs:
bruire,
distraire,
traire,
extraire,
soustraire,
paître.
Le verbe
se foutre est la forme pronominale du verbe
foutre.
La voix pronominale ou construction pronominale est une sorte d'intermédiaire entre la voix active et la
voix passive. Le sujet effectue et subit l'action. A la forme pronominale, les
pronoms réfléchis sont utilisés. Le pronom réfléchi est un pronom personnel qui remplit une fonction de complément et qui est de la même personne que le sujet du verbe. Il varie selon les six personnes de la conjugaison:
« me »,
« te »,
« se »,
« nous »,
« vous »,
« se ».
Attention à l'accord du participe passé pour les verbes à la forme pronominale :
- Pour les verbes essentiellement pronominaux (ceux qui n'existent pas sous une forme non pronominale comme se souvenir, s'évader, s'abstenir, s'évanouir, s'enfuir, s'enquérir, s'abstenir...), le participe passé de ces verbes s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet.
- Pour les verbes occasionnellement pronominaux (ceux qui existent sous une forme non pronominale et pronominale comme se laver, se brosser), la règle est la même que celle du participe passé avec l'auxiliaire avoir. Le participe passé de ces verbes s'accorde avec le complément d'objet direct si celui-ci est placé avant le verbe. On dira donc
« Elle s'est lavée » et
« Elle s'est lavé les mains ».
Il y a donc une exception avec les verbes pronominaux qui, même s'ils se conjuguent à la forme pronominale avec l'auxiliaire
« être », s'accordent avec leur complément d'objet direct (COD) avec la même rêgle que s'ils étaient conjugués avec l'auxiliaire
« avoir ». On retiendra donc que le participe passé des verbes pronominaux s'accorde avec le sujet sauf quand il est suivi d'un COD. On dira donc
« Elle s'est prise au piège » et non
« Elle s'est pris au piège », ou encore
« Elle s'est mise au travail » et non pas
« Elle s'est mis au travail », enfin on doit dire
« Elle s'est pris un coup ».
Autre exemple pour le verbe permettre à la forme pronominale: les pronoms compléments
« me »,
« te »,
« se »,
« nous »,
« vous » sont indirects et ne s'accordent pas, par exemple:
« Elle s'est permis d'étonnantes remarques » En revanche, si le COD est placé devant le verbe, le participe passé de permettre se termine par un
« e ». Exemple:
« L'intervention qu'elle s'est permise »
Le verbe se foutre est conjugué à la
forme intérro-négative. Comme à la
forme négative, le placement de l'adverbe de négation dépend des cas. La forme interro-negative étant obtenue par inversion du sujet, le placement de l'adverbe de négation reprendra les même règles qu'à la forme négative mais en entourant en plus le sujet inversé, ce qui donne les règles suivantes:
- A la forme interro-négative, l'adverbe
« ne » se place toujours en premier si le sujet est un pronom.
- Aux temps simples les adverbes de la négation (
« ne ...pas »,
« ne...plus »,
« ne...jamais », etc...) entourent le verbe
se foutre et le pronom sujet inversé.
- Aux temps composés (ou à la
voix passive) les mots de la négation entourent l'auxiliaire et le pronom sujet inversé.
- Avec le verbe pronominal
se foutre aux temps simples, les mots de la négation entourent le pronom réfléchi, le verbe, et le pronom sujet inversé.
- Avec le verbe pronominal
se foutre aux temps composés, les mots de la négation entourent le pronom réfléchi, l'auxiliaire, et le pronom sujet inversé.
Pour des raisons de sonorité, comme lors de la conjugaison à la
forme interrogative, un
« t » dit euphonique doit être ajouté devant les pronoms de la troisième personne:
« il »,
« elle »,
« on »,
« ils »,
« elles » sauf lorsque le verbe possède une terminaison en
« t » ou
« d » c'est à dire dans les cas suivants:
« ne se foutra-t-il pas ? »,
« ne se sera-t-il pas foutu ? ».
Enfin, la forme interrogative n'existe pas au subjonctif et à l'impératif.