Le verbe se soustraire est du troisième groupe. Ce verbe est donc un verbe irrégulier qui ne suit pas les conjugaisons régulières du premier ou du second groupe.
Les verbes en
-raire sont défectifs. Traditionnellement, ils ne se conjuguaient ni au passé simple de l'indicatif, ni à l'imparfait du subjonctif, les anciennes formes en –rayi- (je brayis, que je brayisse) étant tombées en désuétude. L'usage s'est développé pour les plus courants de les conjuguer à ces temps d'une façon similaire à rayer.
Le verbe
se soustraire est la forme pronominale du verbe
soustraire.
La voix pronominale ou construction pronominale est une sorte d'intermédiaire entre la voix active et la
voix passive. Le sujet effectue et subit l'action. A la forme pronominale, les
pronoms réfléchis sont utilisés. Le pronom réfléchi est un pronom personnel qui remplit une fonction de complément et qui est de la même personne que le sujet du verbe. Il varie selon les six personnes de la conjugaison:
« me »,
« te »,
« se »,
« nous »,
« vous »,
« se ».
Attention à l'accord du participe passé pour les verbes à la forme pronominale :
- Pour les verbes essentiellement pronominaux (ceux qui n'existent pas sous une forme non pronominale comme se souvenir, s'évader, s'abstenir, s'évanouir, s'enfuir, s'enquérir, s'abstenir...), le participe passé de ces verbes s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet.
- Pour les verbes occasionnellement pronominaux (ceux qui existent sous une forme non pronominale et pronominale comme se laver, se brosser), la règle est la même que celle du participe passé avec l'auxiliaire avoir. Le participe passé de ces verbes s'accorde avec le complément d'objet direct si celui-ci est placé avant le verbe. On dira donc
« Elle s'est lavée » et
« Elle s'est lavé les mains ».
Il y a donc une exception avec les verbes pronominaux qui, même s'ils se conjuguent à la forme pronominale avec l'auxiliaire
« être », s'accordent avec leur complément d'objet direct (COD) avec la même rêgle que s'ils étaient conjugués avec l'auxiliaire
« avoir ». On retiendra donc que le participe passé des verbes pronominaux s'accorde avec le sujet sauf quand il est suivi d'un COD. On dira donc
« Elle s'est prise au piège » et non
« Elle s'est pris au piège », ou encore
« Elle s'est mise au travail » et non pas
« Elle s'est mis au travail », enfin on doit dire
« Elle s'est pris un coup ».
Autre exemple pour le verbe permettre à la forme pronominale: les pronoms compléments
« me »,
« te »,
« se »,
« nous »,
« vous » sont indirects et ne s'accordent pas, par exemple:
« Elle s'est permis d'étonnantes remarques » En revanche, si le COD est placé devant le verbe, le participe passé de permettre se termine par un
« e ». Exemple:
« L'intervention qu'elle s'est permise »
Le verbe se soustraire est conjugué à la
forme négative. Le placement de l'adverbe de négation dépend des cas:
- L'adverbe
« ne » se place après le pronom et avant le verbe.
- Aux temps simples les mots de la négation (
« ne ...pas »,
« ne...plus »,
« ne...jamais », etc...) entourent le verbe
se soustraire.
- Aux temps composés (ou à la
voix passive) les mots de la négation entourent l'auxiliaire.
- Avec le verbe pronominal
se soustraire aux temps simples, les mots de la négation entourent le pronom réfléchi et le verbe.
- Avec le verbe pronominal
se soustraire aux temps composés, les mots de la négation entourent le pronom réfléchi et l'auxiliaire.